L’économie mondiale face au spectre de la récession

Ba Thi
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(VOVWORLD) - Malgré une série de réponses des gouvernements et des organisations internationales, l’économie mondiale est toujours confrontée à de nombreuses difficultés et défis. Le risque de récession pour de nombreuses grandes économies reste élevé en 2022 et devrait perdurer plus longtemps que prévu. 
L’économie mondiale face au spectre de la récession - ảnh 1La Conférence des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du groupe des vingt (G20) a eu lieu les 15 et 16 juillet en Indonésie. Photo: Reuters

Les perspectives économiques mondiales «exceptionnellement incertaines» pourraient s’aggraver si l’inflation, qui a atteint son record dans de nombreuses grandes économies, persistait. C’est ce qu’a déclaré la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, lors de la Conférence des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du groupe des vingt (G20), qui s’est tenue les 15 et 16 juillet en Indonésie. Selon les économistes, cet avertissement résume bien la situation actuelle.

Des indices inquiétants...

Les analyses et rapports internationaux sont sans équivoque: le conflit prolongé entre la Russie et l’Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou perturbent les chaînes d’approvisionnement mondiales et font grimper les prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais à des niveaux records. Cela exacerbe les difficultés économiques de nombreux pays, qui sont déjà durement touchés par la pandémie de Covid-19, depuis plus de deux ans. Aux États-Unis, la plus grande économie mondiale, l’inflation a continué de s’accélérer ces derniers mois, malgré une série de contre-mesures, notamment des hausses du taux directeur de la Réserve fédérale. L’inflation a atteint 9,1% en juin sur un an, contre 8,6% le mois précédent, une première depuis 40 ans.

La situation dans la plupart des économies européennes n’est guère meilleure. La hausse des prix à la consommation en France s’est encore accélérée au mois de juin pour atteindre 5,8% sur un an, contre 5,2% en mai, du jamais-vu depuis 1991. De même, en juin, l’inflation en Italie a bondi à 8%, une valeur jamais atteinte dans le pays depuis 36 ans.  Pendant ce temps, en Allemagne, la plus grande économie de l’Union européenne, l’inflation a grimpé à 7,9%, le niveau le plus élevé depuis 1990, et bien au-dessus de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne. En outre, ces derniers mois, l’euro s’est progressivement déprécié, reflétant l’affaiblissement de la force économique du bloc.

Même en Chine, une économie pourtant réputée pour son immunité face à l’inflation mondiale, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de seulement 0,4 % sur un an sur la période avril-juin. Les restrictions sanitaires et l’imposition du confinement strict à l’échelle nationale ont clairement porté un coup dûr à l’économie. En tout cas, quelle qu’en soit la raison, le faible taux de croissance de la deuxième économie mondiale est un indicateur défavorable pour l’économie mondiale qui est confrontée maintenant à des défis majeurs.

Perspectives et solutions....

Selon le FMI, plus de 30% des économies émergentes et en développement, et 60% des pays à faible revenu sont déjà en situation de surendettement ou à haut risque de surendettement. Face à cette situation, la directrice générale de l’organisation, Kristalina Georgieva, a appelé les pays à faire tout leur possible pour réduire l’inflation. D’autre part, pour soutenir les pays pauvres, elle a dit compter sur les engagements supplémentaires auprès du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance durable, qui seront pris prochainement. Actuellement, les pays membres du G20 ont engagé près de 10,5 milliards de dollars pour ce fonds, répondant à environ 75% de la demande, a-t-elle rappelé.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a, quant à elle, demandé aux gouvernements de préparer des scénarios pour limiter les impacts du ralentissement économique sur les populations et les entreprises.

Cependant, de l’avis de nombreux économistes, la meilleure solution actuellement consiste à accélérer les efforts pour mettre fin le plus rapidement possible au conflit russo-ukrainien. Vu les graves répercussions de cette crise sur l’économie mondiale, au lieu d’imposer des sanctions et des représailles les unes contre les autres, les parties concernées devraient promouvoir le dialogue et les mesures diplomatiques pour résoudre le problème dès que possible.

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