L’Allemagne à la tête de l’UE: une présidence axée sur le coronavirus

Hông Vân
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(VOVWORLD) - L’Allemagne héritera le premier juillet de la présidence tournante de l’Union européenne. Mais cette présidence s’annonce d’ores et déjà placée sous le signe du coronavirus.    

L’Allemagne à la tête de l’UE: une présidence axée sur le coronavirus - ảnh 1 La chancelière Angela Merkel 

L’adaptation au changement climatique, les relations futures avec le Royaume-Uni, la transformation numérique, le budget européen… Autant de priorités qu’avait défini Berlin avant que la crise sanitaire ne vienne tout bouleverser, et qui se retrouvent aujourd’hui reléguées au second plan.    

De grands défis à relever

La pandémie de Covid-19, qui a tué plus de 140.000 personnes et en a mis des centaines de millions d’autres en confinement, représente, pour l'économie de l'Union européenne, un choc majeur aux conséquences socio-économiques très graves. Malgré la rapidité avec laquelle les pouvoirs publics ont réagi en adoptant, au niveau national comme au niveau européen, un arsenal complet de mesures, l'économie européenne devrait connaître cette année une récession d'une ampleur historique. Selon les prévisions du printemps 2020, l'économie de la zone euro devrait en effet enregistrer une contraction record de 7,7% en 2020, pour croître de 6% en 2021. Quant aux prévisions de croissance pour l'Union européenne et la zone euro, elles ont été revues à la baisse: moins 9 points, environ, par rapport aux prévisions économiques de l’automne 2019.

Tout comme la France dont le PIB devrait baisser de 8,2% en 2020,  l'Allemagne est officiellement entrée en récession au premier trimestre 2020. Pour l'ensemble de l'année 2020, le gouvernement allemand s'attend à une récession de 6,3%, la plus forte depuis 1970. 

Mais la crise sanitaire devrait aussi avoir de graves conséquences sur le marché du travail. Sur l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage pourrait ainsi passer de 6,7% en 2019 à 9% en 2020, avant de redescendre à environ 8% en 2021.

Autre défi majeur: la division des État membres sur de nombreux dossiers, à commencer par le plan de relance économique de 750 milliards d’euros annoncé par la Commission européenne. Alors que ce plan d’aide est très attendu par les pays les plus éprouvés par la crise, il se heurte à une opposition des Pays-Bas, de l’Autriche, du Danemark et de la Suède, qui ne veulent entendre parler que de prêts remboursables.   

Les 27 restent par ailleurs divisés sur la réouverture des frontières. La Commission européenne a proposé une feuille de route sur la réouverture progressive des frontières entre les pays européens, l’idée étant de  sauver le tourisme, tout en maintenant un niveau élevé de sécurité. Mais les 27 n'ont pu se mettre d'accord sur l'ensemble du plan proposé par l'exécutif européen.

Priorités de la présidence allemande

«Cette présidence sera consacrée prioritairement à la résolution de la crise sanitaire et de ses conséquences», a déclaré la chancelière Angela Merkel, tout en assurant que les questions climatique seraient «tout autant à l'ordre du jour que les questions de santé». Angela Merkel a déclaré que l'Allemagne allait promouvoir un système de santé européen efficace pour tous les États membres, ainsi qu'une taxe sur les transactions financières, des taux d'imposition planchers et un système d'échange de droits d'émission de carbone commun aux navires et aux avions.

Une présidence ciblée sur le coronavirus, donc, mais qui maintiendra ses grandes priorités: c’est dans cette optique que Berlin prendra le premier juillet la tête de l’Union européenne. Très nombreux sont ceux qui attendent de l’Allemagne qu’elle montre la voie à suivre, laquelle est claire: l’intégration européenne doit sortir renforcée de la crise du coronavirus.

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