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La victoire de Donald Trump a été annoncée par la plupart des grandes agences de presse américaines et mondiales vers 2h30 le 6 novembre (heure de l'Est), après qu'il a remporté l'État de Pennsylvanie, franchissant ainsi le seuil des 270 voix électorales et battant la candidate démocrate Kamala Harris pour revenir à la Maison-Blanche après quatre ans.
Les premiers résultats, publiés par des médias tels que l'AP, CNN et Fox News peu après la fermeture des bureaux de vote, suggéraient déjà un net avantage pour Trump dans plusieurs États clés. Bien que provisoires, ces résultats étaient jugés hautement fiables et différaient rarement des chiffres finaux.
Le décompte préliminaire au 6 novembre, à 2h30 (heure de l'Est), a confirmé que Donald Trump avait obtenu plus de 270 voix électorales, lui assurant ainsi la présidence face à Kamala Harris. Il s’agit également de son deuxième mandat, après son premier exercice de 2016 à 2020.
Les premiers dépouillements dans les États de l’Est et du Midwest ont confirmé un avantage pour Donald Trump face à Kamala Harris, avec une série de victoires décisives dans des États-clés comme le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, la Louisiane, le Wyoming, le Texas et l’Ohio. La Floride, remportée rapidement par Donald Trump, marque un tournant majeur: il a notamment gagné le comté de Miami-Dade, un bastion démocrate où un républicain n’avait pas triomphé depuis 1988 et où Donald Trump avait perdu face à Joe Biden en 2020. Bien que la Floride ait été perçue comme un État imprévisible pour cette élection, et malgré les efforts intensifs des démocrates, Trump y a creusé un écart significatif face à Harris.
Par la suite, le candidat républicain a consolidé son avance en remportant la plupart des États où il était pressenti favori, notamment le Texas, qui lui a apporté 40 grands électeurs cruciaux. Pendant ce temps, Kamala Harris a remporté des victoires dans les bastions démocrates traditionnels, dont la Californie, son État d'origine, ainsi que New York, le Colorado, le New Jersey, le Delaware, le Massachusetts et le Maryland.
Dans les États pivots tels que la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan, les résultats sont restés serrés. La Caroline du Nord, avec ses 16 grands électeurs, est le premier État pivot remporté par Donald Trump.
Le candidat républicain et ancien président des États-Unis, Donald Trump. Photo: Reuters |
Par ailleurs, des incidents de vote ont été rapportés: à Milwaukee, plus de 30.000 bulletins envoyés par correspondance doivent être recomptés après la détection de dysfonctionnements sur les machines de dépouillement. À Luzerne, en Pennsylvanie, les bureaux de vote n'ont ouvert qu'à 8h30 le 5 novembre, bien que la loi stipule une ouverture à 7h. Ces incidents dans deux États pivots pourraient entraîner des contestations juridiques à l’issue du scrutin.
L’élection présidentielle américaine de 2024 s’est conclue dans un climat de vives controverses et d’incertitudes, exacerbées par le retrait inattendu de Joe Biden fin juin, ouvrant la voie à la candidature de Kamala Harris seulement cinq mois avant le scrutin. Malgré une campagne des plus courtes de l’histoire américaine, Kamala Harris et Donald Trump ont mené une course électorale d’une ampleur inédite, avec un coût total avoisinant les 16 milliards de dollars, dépassant ainsi le précédent record de 15,1 milliards établi en 2020.
Les analystes soulignent que Donald Trump a affronté Kamala Harris dans une bataille très disputée, avec des moments où la vice-présidente a pris l’avantage. Cependant, à l’approche du scrutin, Donald Trump a gagné en élan et a consolidé une base électorale plus solide, notamment dans les États pivots. Selon le professeur Larry Sabato de l’Université de Virginie, quelle que soit l’issue du vote, cette élection a exacerbé les fractures entre démocrates et républicains, alimentant davantage la polarisation du pays pour les années à venir.
«J’espère que les États-Unis pourront surmonter cette division, mais les fractures sont profondes. Les deux camps ont des convictions très fortes, et l’un d’eux est convaincu d’avoir été trompé lors de l’élection présidentielle, malgré l’absence de toute preuve, voire même le contraire. Mais que peut-on faire lorsque la moitié de la population américaine refuse d’accepter la réalité?», a déclaré Larry Sabato.
L’impact de cette élection devrait se faire sentir au-delà des frontières américaines. Les relations entre les États-Unis et la Chine, la gestion des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, ainsi que la coopération avec les alliés de l’OTAN et de l’Union européenne, risquent d’être affectées par ce nouveau virage politique.