Crise russo-ukrainienne: Quid des retombées sur l’économie mondiale ?

Ba Thi
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(VOVWORLD) - Alors que l’économie mondiale commence à peine à se remettre des ravages de la pandémie de Covid-19, la crise russo-ukrainienne, deux pays qui jouent un rôle majeur dans les chaînes d’approvisionnement internationales, la plonge dans une nouvelle tourmente. Bien que la probabilité d’une récession soit minime, plus cette crise durera, plus l’économie mondiale sera sérieusement affaiblie.

Crise russo-ukrainienne: Quid des retombées sur l’économie mondiale ?  - ảnh 1Un stockage souterrain de gaz à Kasimov, en Russie. Photo: AP
De graves répercussions...

D’après de nombreux rapports financiers internationaux, l’opération militaire russe en Ukraine et les sanctions imposées par l’Occident à la Russie ne devraient pas conduire à une récession mondiale, compte tenu de l’ampleur des économies russes et ukrainiennes qui ne représentent que moins de 2% du PIB mondial. Cependant, étant donné les rôles importants de ces deux pays dans la chaîne d’approvisionnement internationale, notamment en matière d’énergie et d’alimentation, cette crise a d’ores et déjà eu de graves répercussions sur l’économie mondiale.

En effet, la Russie fournit un sixième du total des marchandises du monde. Elle produit 10% du pétrole brut mondial et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l'Union européenne. Elle est également un important producteur d’engrais, de nickel et de palladium, le troisième exportateur d’acier et de charbon et le cinquième exportateur de bois au monde. L’Ukraine, quant à elle, représente 29% des exportations de blé et 19% des exportations de maïs mondiales.

Dans son dernier rapport, la Commission européenne a déclaré que l’opération militaire russe en Ukraine rendait incertaine la prévision de croissance de 4% pour l’Europe. L’économiste en chef de la Banque centrale européenne, Philip Lane, a quant à lui estimé que ce conflit pourrait réduire de 0,3 à 0,4 point de pourcentage la croissance de la zone euro cette année.

De l’autre côté de l'Atlantique, les cours du blé à Chicago, aux États-Unis, ont grimpé de près de 3% lors de la séance du 2 mars pour atteindre leur plus haut niveau depuis mai 2021.

Dans le secteur de l’énergie, la crise russo-ukrainienne a poussé les prix du pétrole brut sur le marché mondial à un niveau record de près de 140 dollars le baril, le 7 mars. Les prix élevés du carburant ont entraîné une augmentation simultanée des prix d’autres produits, ce qui a fait grimper l’inflation dans de nombreuses régions du monde. Les analystes de Capital Economics jugent probable une hausse de l’inflation dans la zone euro à «plus de 6%» dans les prochains mois, avant de retomber à 4% en fin d’année, bien au-dessus de l’objectif d’inflation de 2% de la Banque centrale européenne.

Pour l’Asie, Tom Rafferty, directeur régional de l’Economist Intelligence Unit, a prévenu que le conflit entre Moscou et Kiev bouleverserait les perspectives de croissance de l’Asie. Selon Claudio Borio, le chef du département économique de la Banque des règlements internationaux, «les nouvelles concernant l’évolution de ce conflit vont être de loin le facteur dominant qui va influencer les marchés». Quant à Adam Slater, l’économiste en chef chez Oxford Economics, il a prévu une baisse de 0,2% du PIB mondial cette année.

… que seule une fin rapide du conflit pourrait atténuer

Certes, il est encore trop tôt pour faire des prévisions détaillées et précises sur les dégâts que subira l’économie mondiale. Mais, il est clair que plus la crise durera, plus ses conséquences seront importantes. Notamment avec la perturbation de l’approvisionnement en produits de première nécessité, l’énergie et les produits alimentaires, ce qui menace d’annuler les réalisations économiques positives, mais fragiles, obtenues ces derniers temps. Certains analystes craignent même le risque d’une crise alimentaire et d’une crise humanitaire subséquente dans certaines régions du monde, si le conflit russo-ukrainien continue de s’aggraver et de perdurer. L’opinion internationale souhaite que les parties concernées comprennent clairement la gravité du problème et agissent dans l’intérêt de leurs propres économies et de leurs propres peuples, ainsi que pour la stabilité régionale et mondiale.

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