Covid-19: une nouvelle ombre planant sur l'économie mondiale

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - À ce jour, le bilan - provisoire - de la nouvelle épidémie de coronavirus est de 1486 morts et plus de 64.000 contaminations, dans 26 pays et territoires, en Chine essentiellement. S’il est encore trop tôt pour dire quels en seront les impacts sur l’économie mondiale, de fortes perturbations ont été constatées dans les chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale.
Covid-19: une nouvelle ombre planant sur l'économie mondiale - ảnh 1Photo d'illustration

Cette nouvelle épidémie a d’ores et déjà plongé l’économie chinoise dans la torpeur. Une nouvelle inquiétante, car cette baisse de la consommation doublée d’une chute de la production industrielle dans la deuxième puissance économique mondiale pourraient avoir des effets dévastateurs à l’échelle de la planète.

De fortes perturbations…

À la panique sanitaire s’ajoute celle des marchés. Une nuit après l’adoption par les autorités chinoises d’une nouvelle méthode de calcul faisant état d’une forte hausse de décès et de contaminations en Chine, les bourses asiatiques plongeaient, entraînant Wall Street…     

Macao ferme ses casinos. Plus de 25.000 vols en provenance et à destination de la Chine ont été annulés. Cathay Pacific, la compagnie aérienne hongkongaise, a demandé à ses 27.000 employés de prendre trois semaines de congé sans solde. Le premier constructeur automobile sud-coréen, Hyundai, a annoncé qu’il allait interrompre toute sa production durant une semaine, en raison d’un manque de pièces fabriquées en Chine....

À Wuhan, poumon de l’industrie chinoise mais également épicentre de l’épidémie, toutes les usines sont fermées. Airbus, Tesla, Apple, Ikea … de plus en plus d’entreprises implantées en Chine ou qui dépendent de la production chinoise sont contraintes de stopper leurs usines ou de fermer leurs magasins.

En France, c’est le secteur de l’hôtellerie qui est le plus lourdement touché. 80% des réservations pour le mois de janvier et 100% des réservations pour février ont été annulées à cause du coronavirus. 

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et son allié russe ont annoncé la tenue d’une réunion technique à Vienne pour analyser la baisse des cours du brut en lien avec le Covid-19. La Russie, la République populaire démocratique de Corée et la Mongolie ferment leur frontière aux Chinois alors que de nombreux pays accélèrent le rapatriement de leurs ressortissants et déconseillent à leurs citoyens les voyages en Chine.

Résilience… 

S’il est difficile, d’après les experts, d’évaluer l’impact de l’épidémie sur l’économie mondiale, certaines organisations financières prestigieuses telles que Moody’s, BNP Paribas, Cadif, International SOS ont d’ores et déjà anticipé un PIB mondial en baisse de 0,3 à 0,7% en 2020, expliquant que la Chine, deuxième puissance économique mondiale, représentait à elle seule 17% du PIB mondial. L’organisation Oxford Economics prévoit quant à elle que les États-Unis subiront une perte de 1,6 million de visiteurs en provenance de Chine continentale cette année. Mais c’est aussi un nouveau coup dur pour l’Europe, destination de choix des Chinois en 2018 en raison de la guerre commerciale entre Pékin et Washington. 

Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international, a elle aussi estimé qu’il était trop tôt pour dire quel serait l'impact de l’épidémie sur la croissance mondiale, soulignant que le scénario le plus probable était une forte baisse des activités économiques en Chine, suivie d'une reprise rapide et d'un impact mondial, in fine, relativement contenu.

Pour réduire les impacts de l’épidémie, les pays, asiatiques notamment, tentent de renforcer leur résilience. Accompagner les entreprises domestiques, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration en particulier, réduire les impôts sur les sociétés et les préparer à un rétablissement de la production en attendant la fin de l’épidémie… Voilà les mesures adoptées par de nombreux pays. Mais quand verrons-nous la fin du Covid-19? L'Organisation mondiale de la santé a estimé mercredi qu'il était «beaucoup trop tôt»  pour répondre à cette question.    

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