Colonies israéliennes: de l’huile sur le feu…

Hông Vân
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(VOVWORLD) - Les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils ne jugeaient plus les colonies israéliennes en Cisjordanie contraires au droit international. Cette nouvelle prise de position de Donald Trump compromet les dernières chances d’une solution à deux États. Mais pourquoi ce choix de Washington?
Colonies israéliennes: de l’huile sur le feu… - ảnh 1Photo Reuters

Les colonies juives demeurent l’une des principales pierres d’achoppement entre Israël et la Palestine. La volte-face à laquelle viennent de se livrer les États-Unis va à l’encontre de la 4e convention de Genève qui stipule que toute implantation de colonie israélienne en territoire occupé est illégale.

Une sortie tonitruante…  

Force est de reconnaître tout d’abord que cette nouvelle prise de position américaine s’inscrit en droite ligne de toutes celles de l’administration de Donald Trump: en faveur d’Israël.

Reprenons les étapes de ce scénario. 2017: Washington décide d’installer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem. Août 2018: les États-Unis cessent de contribuer financièrement à l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens). Depuis un an, le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, prépare un plan de paix pour le Proche-Orient. Sur les 135 pages de ce document, pas une seule fois le mot «colonisation» n’est mentionné: pas question de froisser l’allié de toujours, Benyamin Netanyahou, même si celui-ci a perdu les rênes du pouvoir, au profit d’un Benny Gantz qui vient de reconnaître son échec à former un nouvel exécutif.  

Mais cette nouvelle prise de position de l’administration Trump peut tout aussi bien être interprétée comme un geste électoraliste, voire comme une manœuvre de diversion: cette sortie tonitruante, qui est à mettre à l’actif de Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, mais derrière laquelle beaucoup s’accordent à reconnaître le style parfois abrupt de l’hôte de la Maison Blanche, pourrait avoir pour effet de détourner l’attention de l’opinion et de faire passer «l’affaire ukrainienne» au second plan, au moins pour un temps. À cela s’ajoute l’électorat juif, que Donald Trump espère ainsi caresser dans le sens du poil.       

… qui compromet les espoirs de paix

Toutes ces déclarations fracassantes - la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, celle de la souveraineté de l'État hébreu sur le Golan syrien et donc cette dernière sortie sur les colonies - sont en rupture avec la tradition diplomatique américaine, qui jusque-là était ouvertement anticolonialiste.   

Largement salué en Israël comme c’était à prévoir, ce revirement américain a été dénoncé par l'Autorité palestinienne et la quasi-totalité de la communauté internationale. En adoptant cette nouvelle position, Washington va à l’encontre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui considèrent les colonies comme une «violation du droit international humanitaire» mettant «gravement en péril» la solution à deux États, considéré comme la seule issue raisonnable au plus ancien conflit de la planète.

C’est ce que d’aucuns appellent «jeter de l’huile sur le feu»…

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