Concert de désapprobations après la suspension de la contribution américaine à l'OMS

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(VOVWORLD) - Les réactions à la décision de Donald Trump de suspendre la contribution américaine à l’OMS se multiplient à travers le monde.

Au cours d'une conférence de presse virtuelle, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que son organisation regrettait la plus récente décision du président américain Donald Trump.

L'OMS étudiera l'impact de la décision américaine et les moyens de la compenser, a-t-il ajouté.

Donald Trump a annoncé mardi qu’il coupait les vivres à l’OMS, qu'il accuse de mal gérer la pandémie de coronavirus. Selon lui, l'organisation a fait confiance à Pékin les yeux fermés, alors que la Chine a manqué de transparence en dissimulant dès le départ les ravages du coronavirus.

Les États-Unis qui contribuent à l’OMS à hauteur de plus de 400 millions de dollars par an font partie des plus gros contributeurs, juste avant la Chine. Et cette annonce va donc porter un coup sérieux aux finances de l’institution.

Réagissant à l’annonce de Donald Trump, le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres a d’ailleurs souligné que ce n’était «pas le moment de réduire le financement des opérations de l’OMS ou de toute autre institution humanitaire combattant le virus».

Plusieurs gouvernements déplorent eux aussi la plus récente décision du président américain.

La porte-parole du gouvernement français Sibeth Ndiaye a de son côté dit «regretter» la décision de Donald Trump, en indiquant que Paris espérait “un retour à la normale” pour que l’OMS puisse poursuivre son travail.

«Blâmer n'aide pas», lance de son côté l'Allemagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni, fidèle allié des États-Unis, dit ne pas avoir «l'intention d'arrêter de financer l'OMS, qui a un rôle important à jouer pour mener la réponse sanitaire mondiale», selon le porte-parole du Premier ministre Boris Johnson, lui-même contaminé par le virus. Londres avait promis 200 millions de livres sterling à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à des œuvres caritatives pour aider à ralentir la propagation du coronavirus dans les pays vulnérables et à prévenir une deuxième vague d’infections.

L'Union européenne, par son représentant aux Affaires étrangères, Josep Borrell, a fait part de son incompréhension : «Il n'y a aucune raison pour justifier» cette décision.

La Chine, directement accusée par Trump, fait part de sa «vive préoccupation». «Cette décision va affaiblir les capacités de l'OMS et miner la coopération internationale contre l'épidémie», estime le chef de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

La décision est contestée y compris aux États-Unis. Bill Gates, un des principaux bailleurs de fonds privés de l'OMS via sa fondation, a jugé la décision américaine de «dangereuse (…) pendant une crise sanitaire mondiale», estimant que «si le travail (de l'OMS) est arrêté, aucune autre organisation ne peut la remplacer, le monde a besoin de l'OMS».

Patrice Harris, président de l'American Medical Association, l'une des plus importantes associations de médecins et d'étudiants en médecine du pays, a déclaré que cette décision constituait un «dangereux pas dans la mauvaise direction qui ne facilitera pas la défaite du Covid-19». Il a exhorté le président américain à reconsidérer sa décision.

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